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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 00:06

hebergeur imageNoukette revient au Défi Premier roman avec l'ouvrage "Un yankee à Gamboma" de Marius Nguié, qu'elle a commenté ici:

 

http://aliasnoukette.fr/un-yankee-a-gamboma-marius-nguie/

 

Avec ce bref roman d'un jeune écrivain congolais, le dépaysement est garanti! Merci à Noukette pour cette nouvelle participation!

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 20:38

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Un écrivain reprend son premier roman quelques années après sa première parution (2008) et le retravaille à fond en vue d'en faire quelque chose d'à la fois tout pareil et tout différent. Ce nouveau résultat deviendra la version de poche de ce premier opus. Mais est-ce encore un premier roman? Les universitaires des siècles à venir pourront se poser la question à l'envi, et je donnerais cher pour épier leurs débats. Mais compte tenu du contexte, je considère que la version de poche de "Pas du tout Venise" est le "premier roman bis" de l'écrivain suisse Virgile Elias Gehrig. Et à ce titre, je me le compte pour le défi...

 

... en effet, si les jalons du roman originel sont bien en place et si les thématiques sont maintenues (on retrouve même, au chapitre XIII, le passage très solennel, "religieux" de la contrefaçon de la Cène avec du personnel médical en guise d'apôtres de l'implacable déesse Raison), les impressions de lecture ne sont pas tout à fait les mêmes que pour l'oeuvre originelle, que j'ai eu le plaisir de commenter ici. On constate avant tout que l'auteur relate cette nouvelle mouture à la troisième personne du singulier, alors que l'opus originel optait pour la première personne du singulier. Ce revirement crée une singulière impression de distance - qui tranche avec l'ambition autobiographique avouée de "Pas du tout Venise".

 

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J'ai pu dire en son temps que le rejet de Venise, compris dans le titre, pouvait être perçu comme un refus du lyrisme au profit de l'expression exacte. Aujourd'hui, j'ai plutôt envie de dire le contraire. Si l'on admet en effet que le lyrisme est une manière de créer une musique à partir des mots et des images, le roman "Pas du tout Venise", dans sa nouvelle mouture comme dans sa version originelle, revendique justement cette ambition lyrique. Cela, même si les vieux mythes sont récusés sans ambages, dans de longues réflexions initiales - si longues qu'elles semblent préluder à une oeuvre entière autant qu'à un roman. Sans doute faut-il considérer que l'auteur, en insistant dès le début sur ce qu'il rejette, impose discrètement sa manière en laissant entendre qu'elle est la meilleure, la seule valable, une fois rejetés les mythes, l'Italie touristique et, en particulier, la trop admirée Cité des Doges.

 

L'auteur use d'une prose du ressassement, qui impose une lecture lente qui, si elle est réfléchie, a parfois les allures d'une plongée en apnée. L'écriture progresse en effet par synonymes et par images juxtaposées afin de cerner en finesse ce dont il est question, y compris lorsqu'on parle de choses sans importance. C'est une force, dans la mesure où le sujet gagne en épaisseur ce que chaque synonyme peut apporter. C'est une faiblesse, car cette démarche trahit, peut-être, l'incapacité de l'auteur à trancher pour un mot plutôt qu'un autre. Mais c'est une force aussi et surtout parce que l'écrivain exploite cette manière d'écrire pour composer une musique faite d'assonances, d'allitérations et d'associations libres dès que c'est possible. Il en résulte une écriture des plus incantatoires, qui sait tout le temps où elle va mais avance avec lenteur.

 

L'auteur assume quelques références que les happy few reconnaîtront - ou croiront reconnaître. Il y a naturellement Albert Camus et son Sisyphe qu'il faut imaginer heureux. Il y a, de manière plus étonnante, des clins d'oeil répétés au titre du recueil de nouvelles qui a valu le succès à Anna Gavalda, "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part". Au détour d'une phrase, on pense même à Renaud ou à Pascal Quignard ("Tous les matins du monde sont sans retour"). Et puis, l'on pourrait gloser longtemps sur la manière dont l'auteur décrit rien de moins qu'une photographie post mortem, fidèle à une curieuse tradition victorienne que recrée aussi, à sa façon moderne, un certain Louis-Paul Guigues. Enfin, l'auteur assume son origine suisse, au travers de deux ou trois helvétismes perdus dans le texte: bisse, panosser, torailler, liquette. Une affirmation discrète: la thématique de ce roman, à savoir l'euthanasie d'une mère vue par l'un des fils, a une vocation universelle.

 

Le voyage littéraire qu'offre Virgile Elias Gehrig dans sa nouvelle mouture de "Pas du tout Venise" a donc de quoi surprendre, y compris les lecteurs de la première version - comme peut étonner un voyage entrepris vers une destination identique, effectué par d'autres moyens de transport, ou en un autre temps. Et comme avec le premier voyage, il convient ici de prendre le temps de dépasser le côté apparemment rebutant des phrases longues et des circonvolutions, et de les laisser parler et tourner autour d'un sujet. Après tout, une phrase longue, n'est-ce pas une tentative désespérée d'atteindre l'absolu? Phrase après phrase, page après page, Virgile Elias Gehrig s'y essaie avec succès.

 

Virgile Elias Gehrig, Pas du tout Venise, Lausanne, L'Age d'Homme, 2014.

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 20:10

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Itzamna ne chôme pas, dès lors qu'il s'agit de premiers romans! Elle est de retour avec un ouvrage enthousiasmant, "L'ombre douce" de Hoai Huong Nguyen. Je vous laisse découvrir son billet, ici:

 

http://itzamna-librairie.blogspot.fr/2014/03/lombre-douce-hoai-huong-nguyen.html

 

Merci pour cette participation! Et bienvenue à tout blogueur, toute blogueuse intéressée à découvrir des premiers romans dans le cadre d'un défi!

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 21:04

hebergeur imageItzamna invite les lectrices et lecteurs à découvrir "Les Catacombes", à travers un roman de Tonn Ball. Merci pour cette participation du Défi Premier roman! L'article en question se trouve ici:

 

http://itzamna-librairie.blogspot.fr/2014/03/les-catacombes-toby-ball.html

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 22:29

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Sharon participe à nouveau au défi Premier roman, avec Madame Gargouille d'Orianne Charpentier. Merci à elle! Son billet se trouve ici:

 

http://deslivresetsharon.wordpress.com/2014/03/26/madame-gargouille-dorianne-charpentier/

 

Encore merci - et à vous de jouer!

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 22:23

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Argali propose, dans le cadre du défi Premier roman, rien moins qu'un récit fantastique québécois intitulé "Transtaïga, les villages assoupis" d'Ariane Gelinas. Cela nous mène loin! Merci pour cette découverte - son billet est ici:

 

http://argali.eklablog.fr/transtaiga-les-villages-assoupis-ariane-gelinas-a106821350

 

Bien joué - et à qui le tour? Le défi Premier roman est ouvert à toutes les lectrices et à tous les lecteurs émerveillés par un premier roman - ou pas. A vous de jouer - la seule règle du défi est d'avoir lu et chroniqué un premier roman! Pour en savoir plus, cliquez sur le logo. 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 22:39

hebergeur imageItzamna et Argali sont des piliers du Défi Premier roman version 2014 - merci à elles! Elles reviennent avec deux billets.

 

Chez Argali: Antoine Wauters, Nos mères.

Chez Itzamna: Guillaume Siaudeau, Tartes aux pommes et fin du monde.

 

Il y a de quoi faire - je garde un joli souvenir de ma lecture de "Tartes aux pommes et fin du monde", mais ne connais pas "Nos mères". A découvrir?!

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 21:39

David Marie Vie photo DavidMarieVie_zps975a6343.jpg

Une tasse à thé qui tombe au Ritz, et tout commence. Paru en 2000, "Marie refait sa vie" est le premier roman de la danseuse France David. C'est un roman qui fait tomber son lecteur dans l'introspection. Et le thème de la chute, sous ses formes les plus diverses, traverse ce bref ouvrage qui se plaît à brouiller les pistes, quitte à dérouter le lecteur.

 

Il y a donc Marie D. qui fait tomber sa tasse de thé. Dès lors, elle tombe en psychanalyse, et c'est là toute la teneur de ce roman: une séance chez le psy. Tomber, c'est la musique qui tombe dans les doigts de la pianiste qu'est Marie D. C'est plonger au fond de soi-même, au fil des récits et des questions, afin de mieux se connaître. C'est tomber d'un métier à l'autre: de musicienne à physicienne. C'est laisser tomber son conjoint. C'est tomber, peut-être, en dansant. Quitte à se faire mal, parce que la vie fait mal, parfois.

 

Premier roman 2014 photo Premierroman2014_zps47718708.jpg

Astucieuse, l'auteure brouille d'emblée les pistes en ce qui concerne la réalité de son récit. Que penser d'un incipit comme "Je suis la fille de Marie D., l'héroïne de ce roman."? Il porte en lui-même une contradiction. Un roman peut être intégralement inventé; mais il est permis de supposer qu'en réalité, France David a bel et bien une mère qui se prénomme Marie et lui a laissé un paquet de feuillets destinés à la rédaction d'un roman. Ce paquet est présenté comme authentique. Mais dans un roman, que croire, depuis ces romans du dix-huitième siècle qui, par tous les moyens, cherchaient à arborer les apparences du vrai, du vécu? L'auteure exploite ce filon à son tour.

 

L'écriture a, quant à elle, de quoi dérouter. On se demande rapidement qui parle, et qui est qui. On entend certes parler la mère, Marie; celle-ci donne l'impression de s'adresser tantôt à sa fille, tantôt à une psy, à moins qu'elle ne prenne l'une pour l'autre. L'alternance de répliques rend parfois malaisé le fait de savoir qui parle; le lecteur est donc invité à se plonger dans un roman à plusieurs voix parfois embrouillées. Chacun pourra ainsi se faire une image de ce qui se passe dans ce roman, divergente de ce qu'en pensera son voisin, sa voisine: "Qu'est-ce que la réalité? Elle diffère tant d'un individu à l'autre, quand les fictions influencent le vécu tandis que l'on croit que les oeuvres pourraient naître d'une simple imitation de la vie."

 

Ici, c'est d'une imitation de la vie intérieure qu'il s'agit, lente, intrigante, riche et ordinaire - riche de son ordinaire sans doute, en fait. Et c'est aussi l'imitation d'une chute en soi-même, ce qui est une façon de refaire sa vie en la revoyant, en mettant des mots dessus. Joints en annexe, les feuillets, vrais ou inventés, font figure de guides du lecteur. Qui, en voyant danser les phrases du corps du roman, y trouvera peut-être la confirmation de ses impressions de lecture. Ou pas.

 

France David, Marie refait sa vie, Seyssel, Comp'Act, 2000.

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 20:34

hebergeur imageSharon revient, Eimelle aussi: je relaie aujourd'hui pas moins de trois participations au Défi Premier roman. Merci pour ces découvertes, et merci de faire vivre le défi! Les billets sont accessibles ici:

 

Sharon:

Didier Fossey, Tr@que sur le Web

Leif GW Persson, La Fête du cochon

 

Eimelle:

Romain Puértolas, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea

 

Merci pour ces nouvelles participations!

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 23:18

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Itzamna revient! Cette fois, c'est avec un classique de la littérature américaine, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee. Son billet est ici:

 

http://itzamna-librairie.blogspot.fr/2014/03/ne-tirez-pas-sur-loiseau-moqueur-harper_3.html

 

Merci pour cette participation! Je me souviens d'avoir lu cet ouvrage il y a quelque temps... et d'en avoir parlé aussi, ici. C'est sympa de se retrouver en terrain connu!

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