Notes de lectures, notes de musique, notes sur l'air du temps qui passe. Bienvenue.
L'idée est excellente, révélatrice, tordue
et stimulante à la fois, et elle nous vient de chez Calepin, qui relaie ainsi un tag: l'inventaire de ses
meilleures lectures, par lettre de l'alphabet. Avant tout, merci à lui pour cette astuce qui m'a permis de me ressouvenir de lectures parfois fort anciennes. Ensuite, je me lance - en parlant
avant tout des ouvrages qui m'ont marqués, que j'ai lus plusieurs fois, que j'ai particulièrement aimés ou lus dans des circonstances particulières. Allez... c'est parti!
A
Guillaume Apollinaire, Les onze mille verges.
Lu plusieurs fois, je pourrais en faire un billet un de ces jours... si je retrouve les notes que j'ai prises il y a dix ans de cela. A ce stade de l'histoire, qu'on se rappelle simplement
que ça ne parle que de "ça"...
B
Michel Butor, La
Modification.
Frappante lecture, avec un usage hyper troublant de
la deuxième personne du pluriel. Je me suis servi de cette astuce, dans la foulée, pour créer un pastiche de cet ouvrage dans le cadre d'un travail scolaire.
C
Albert Cohen, Belle du Seigneur.
Indispensable: sans doute le plus beau roman d'amour
(ou d'autre chose aussi) du vingtième siècle. Et des pages qui se dévorent, en dépit de leur grand nombre...
D
Roald Dahl, Mon oncle Oswald.
Un divertissement savoureux et scabreux à la fois, lu et relu pendant les années de lycée.
E
Joe Eszterhas, American
Rhapsody.
Un ouvrage bien rock'n'roll qui évoque la vie publique, privée et sexuelle d'un
certain Bill Clinton. Par le scénariste de Basic Instinct... autant dire que c'est sulfureux.
F
René Fallet, Le Beaujolais nouveau est
arrivé.
Un hymne truculent à une liberté farouche, celle de vivre en marge de toute
contrainte sociale. Un art de vivre... roboratif après un mauvais moment.
G
Julien Gracq, Le Rivage des
Syrtes.
Euh... parce que c'est vachement bien écrit, tout simplement.
H
Ernest Hemingway, Mort dans
l'après-midi.
C'est qu'il vous ferait aimer la tauromachie, l'animal! Un ouvrage qui marche
à fond les manettes, entre érudition tauromachique et ton hâbleur du technicien de bar.
I
Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en
France.
D'accord, ce n'est pas un roman, mais les romanciers en I ne courent pas les rues.
J'ai lu cette ouvrage dans les années 2002, alors qu'un ou deux procès relatifs au négationnisme ont eu lieu en Suisse, histoire d'en savoir un peu plus.
J
Elfriede Jelinek, La
Pianiste.
Encore une pure merveille au niveau stylistique, et une pénétration d'une rare
profondeur dans les méandres de l'âme humaine.
K
Milan Kundera, La Valse des
adieux.
Prêté par une collègue de lycée, une découverte. Je garde donc le nom de l'auteur
sous le coude, même si je n'ai plus lu grand-chose de lui depuis.
L
Francisco Gonzales Ledesma, Le péché ou
quelque chose d'approchant,
Du polar à l'espagnole, façon série noire, avec des comparaisons
toujours délirantes.
M
Margaret Mitchell, Autant en emporte le
vent.
Parce que Scarlett est une petite peste et que Rhett, le
seul mec susceptible de l'intéresser, la fait tourner en bourrique. Bien fait pour elle.
N
Marie Nimier, Anatomie d'un choeur et La nouvelle pornographie.
Le premier est intimement lié à certains loisirs que je pratique. Le second m'a valu un plat du jour dans un restaurant: je l'ai prêté au
patron, qui m'a offert le repas de midi après lecture.
O
Jean d'Ormesson, Histoire du Juif Errant.
Sujet d'exposé au lycée: j'ai présenté cet ouvrage alors qu'il venait de sortir. Ce qui m'arrangeait bien: le professeur n'aurait certainement pas le temps de le lire avant l'exposé...
P
Georges Perec, La vie mode
d'emploi.
Tant d'histoires en un seul livre! Et une construction impressionnante. Bref, une
merveille technique et littéraire à la fois, une cathédrale...
Q
Raymond Queneau, Les Fleurs bleues.
Egalement une construction merveilleuse, entre modernité et temps anciens.
R
Salman Rushdie, Les Versets
sataniques.
Découverte de l'auteur, dans tout ce qu'il peut avoir d'étonnant et de
flamboyant - mais aussi d'érudit. A lire avec une encyclopédie de l'islam et de l'hindouisme à côté de soi, mais c'est génial.
S
Jacques Casanova de Seingalt, Histoire
de ma vie.
Les authentiques Mémoires de l'homme à femmes le plus réel et le plus fameux qui
soit - un récit proprement picaresque mené tambour battant. Et puis, c'est mon sujet de mémoire de licence...
T
Claude Tillier, Mon oncle
Benjamin.
Un classique des romans de cape et d'épée, d'une lecture agréable, avec une
certaine philosophie de vie en filigrane. Vous connaissez peut-être le film qui en a été tiré, avec Jacques Brel dans le rôle titre.
U
Emmanuelle Urien, La Collecte des
monstres.
Des nouvelles aux chutes impeccables, à la fois inattendues et implacables. Du
tout bon.
V
Gabriel Véraldi et Jacques Paternot,
Le Dernier Pape.
Comme son titre l'indique, l'histoire commence par l'abolition de la
fonction de Pape dans l'église catholique, par le Saint Père lui-même. Erudit, l'ouvrage fait traverser le siècle et découvrir les coulisses du Vatican, du KGB et de plein d'autres choses
encore.
W
Evelyn Waugh, Scoop.
Un des derniers livres que j'ai lus en anglais... ça doit faire quinze ans. Un comique parfois un peu colonial, mais qui fait mouche.
X
Gao Xingjian, La Montagne de
l'âme.
Parce que pour visiter la vraie Chine, il faut abandonner sa voiture et concevoir son
voyage comme une odyssée au coeur de sa propre âme. Très beau.
Y
Marguerite Yourcenar, Mémoires
d'Hadrien.
Parce qu'il fallait bien quelqu'un... mais c'est forcément un roman qui parle au
latiniste que je suis.
Z
Emile Zola, La Terre.
Le roman de Zola qui a le plus de souffle selon moi.
Pour conclure, je signale que les lettres les plus difficiles à remplir ont été pour moi I, N et T. That's all folks! Sans désigner qui que ce soit, je vous invite, chers visiteurs, à
poursuivre l'exercice. A qui le tour?