... un titre de billet emprunté au groupe de musique "Bratsch" pour présenter, en quelques
mots, le recueil de fictions "La vie et le reste" de Joaquim Vital. L'auteur rassemble ici onze textes qui posent la question de l'existence, dans ce qu'elle peut avoir de plus fondamental et,
parfois, de plus futile, au gré d'interrogations étranges ou essentielles.
"Un arbre en automne", premier texte du recueil, est à cet égard emblématique. Pourquoi le chat ne monte-t-il plus à l'arbre? interroge l'auteur dans son prière d'insérer. Le fin mot de
l'histoire se révèle peu à peu au gré du récit, au fil des rides qui se dessinent sur les personnages, au gré des disparitions. Vieillir... Ou mourir? La mort traîne aussi ses basques dans
d'autres textes. Elle peut être soudaine comme dans "Le Dessert"; elle peut avoir des conséquences que l'auteur relate, comme dans "Terre brûlée", avec le vécu d'un deuil particulier.
Le voyage fait également partie des thèmes de prédilection de l'auteur, qui prend soin de bien localiser ses récits. Ces localisations font écho à la biographie de Joaquim Vital qui, né au
Portugal en 1948, part ensuite vivre à Bruxelles avant de s'installer à Paris en 1973. Le lecteur sera ainsi baladé au Portugal, certes, mais aussi à Goa, territoire indien dont le Portugal s'est
retiré en 1961/62. Il se retrouvera en France, naturellement, voire en Belgique. Enfin, quelques pages évoquent l'Italie et la Suisse, à l'instar de l'habile "Casa Bacchus".
L'aspect "tout ça" de ce roman est représenté par toutes les thématiques plus ou moins anecdotiques abordées par ces fictions: la pratique du sexe, les amitiés malsaines ("Fatum"), l'argent, les
relations de couple, les bonnes choses de la vie, la confiance trahie, les gens enfin, quels qu'ils soient: les personnages campés par l'auteur sont plutôt divers, bien que le plus
souvent issus de classes moyennes voire aisées - une aisance qui n'est pas toujours si lointaine des conditions modestes d'où elle est sortie.
"La vie et le reste" dresse ainsi le portrait d'une certaine humanité, nimbé d'un certain sourire, porté par un style classique fluide et élégant dans lequel on entre volontiers. Ce qui, au
gré de récits aux fins ouvertes, permet de parler de... tout ça.
Joaquim Vital, La vie et le reste, Paris, La Différence, 2008.
On en parle chez Jean José Marchand... et c'est tout, pour autant que j'aie pu trouver. En cas d'oubli de ma part, faites-moi signe.