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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 21:14

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Lu par Le Stéphanois à la casquette.

Défi Thrillers et polars.

 

Une intrigue solide et oppressante, qui mêle affaires policières et mystères familiaux: c'est ce que propose Françoise Chapelon dans son roman "Dors, mon ange". La couverture est une promesse: "Quand le crime frappe au coeur du Forez"... qu'on sache que plus précisément, c'est à Montbrison que se trouve l'épicentre de l'action. Et le lecteur est plongé immédiatement dans une ambiance inquiétante: la fille de Fabienne a disparu.

 

L'entrée en matière demande au lecteur un minimum de concentration: quitte à ce que ça paraisse compact, l'auteure introduit un maximum de choses dès le début de son roman, qui s'avère riche en mystères et en personnages. Personne n'est négligé pour autant: chaque figure a un passé, des qualités et des défauts. Une construction soignée qui donne à chacun d'entre eux une épaisseur. C'est ainsi, en peignant des âmes grises, que l'écrivaine évite l'écueil de la caricature.

 

C'est aussi une nécessité: l'enquête policière part sur la trace de disparitions et de meurtres qui révèlent les facettes les plus sombres de quelques personnes. Le lecteur est gâté: il y a un homme abusé par sa mère, un photographe aux penchants sexuels inavouables, une enquêteuse qui vit avec des secrets de famille, un patron de bistrot aux mains baladeuses et aux cessations d'activité troubles. Et les éclats ne se font pas attendre: de l'inquiétude, on passe volontiers à la description atroce.

 

Le roman est porté par une enquête qui fait la part belle aux interrogatoires, parfois fort courts; l'enquête assume ses erreurs, balade ainsi son lecteur d'une fausse piste à l'autre, et laisse filer les personnages qu'elle innocente, à l'instar du père de Léa, la première disparue. Le lecteur appréciera la façon exacte dont s'imbriquent les deux ou trois éléments d'intrigue structurants: la disparition de Léa, celle de Sarah, et le cambriolage de la maison de la famille de Léa. Ces affaires sont-elles liées, et comment?

 

Camille Lorset est par ailleurs le véhicule d'une intrigue familiale qui crée un contrepoint à l'intrigue policière. Cela, rien qu'en revenant exercer son métier de flic en Loire! Les secrets de famille sont lourds à porter, et tombent peu à peu: Alex est bisexuelle (son prénom est du reste ambigu, comme pour souligner cet aspect), le père policier a disparu dans des circonstances qui ont leur part d'ombre, et les liens familiaux sont tendus. "Dors, mon ange" a le soin de laisser quelques portes ouvertes dans ce domaine, comme si l'auteure avait l'intention de reprendre cet aspect dans une nouvelle enquête de Camille Lorset. Une enquête qui, et c'est alléchant, pourrait placer la policière face à ses propres zones d'ombre.

 

Avec "Dors, mon ange", le lecteur a un roman policier au style classique et soigné, porté avant tout par des personnages d'une belle épaisseur, chargés de tout le poids d'un passé pas toujours évident à assumer. Dépassant le récit purement régionaliste même si quelques éléments de décor suffisent à donner à voir un lieu, il est essentiellement nourri par des éléments d'intrigue nombreux et touchant à toutes sortes de vécus. Ceux-ci constituent un univers réaliste et, au final, profondément humain.

 

Françoise Chapelon, Dors, mon ange, L'Horme, éditions Faucoup, 2015.

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commentaires

A
Une figure locale que je ne connaissais pas.
D
Ca sent la Fête du Livre... ;-)

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