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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 22:47

hebergeur imageLu par Eireann, Emma.

 

"Dieu m’étonnera toujours" fait partie de ces romans qu’il est bon de lire, et qui offrent à son lecteur une vision du monde qui fait du bien. Claire Fourier y relate l'expérience vécue d'un séjour dans une chartreuse. Il ne s'agit pas de son premier ouvrage; comme d'autres écrits de sa main, celui-ci s'inscrit à l'intersection de deux formes littéraires, la poésie et le roman. Chacun de ses chapitres est suivi, en contrepoint, d'une série de haïkus qui rappellent, de manière synthétique et peut-être un peu redondante, la teneur du chapitre précédent.

 

"L'an passé, j'ai fait un voyage au pays de Dieu", c'est ainsi que commence cet ouvrage qui met en scène une femme qui choisit de faire son jardin comme des chartreux avant elle. Comme eux... ou presque, puisqu'elle se livre à cette activité vêtue uniquement de ses bottes en plastique. L'image d'Ève au paradis terrestre n'est pas loin, elle est du reste assumée par l'auteur (p. 30). Nudité qui dicte une fête des sens, omniprésente dans un texte qui flirte parfois avec l'érotisme.

 

Adam est un peu absent? Le lecteur peut le reconnaître dans la figure du chartreux qui, un jour, autrefois, occupa la cellule de la narratrice et occupe à présent ses pensées, dans une envie de communiquer avec lui. Les traces qu'il a laissées, elle les retrouve avec émerveillement: les inscriptions, un sapin immémorial, les objets - à commencer par les bottes de jardinage qu'elle a à ses pieds, et qu'elle évoque régulièrement.

 

Cultiver un jardin de monastère, c'est sans doute l'image de la culture d'un jardin secret. Autant dire que l'ouvrage fait la part belle à l'introspection. Le lecteur découvre donc une femme qui se retrouve en un lieu sacré, se surprenant à aimer Dieu sans y croire pour autant, et se recréant un univers de béatitude dans l'espace mesuré de sa cellule monastique et du jardin attenant. Toute en douceur, l'introspection passe aussi par l'émerveillement et par l'attention aux détails: les fesses qui crient miséricorde à l'office, une feuille morte déplacée, etc.

 

Il se dégage de ce roman une béatitude certaine, qui contribue à son agrément. L'ouvrage propose un retour aux choses et à la vie simples et, alliant la forme à ce fond, il s'habille aussi de simplicité linguistique. Une lecture reposante, donc!

 

Claire Fourier, Dieu m'étonnera toujours, Brest, Éditions Dialogues, 2013.

 

 

 

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