Dans le sillage du centenaire de la naissance de Corinna Bille, les éditions InFolio ont eu la bonne idée de publier l'an passé, dans leur collection "Le Cippe" (dirigée par le poète suisse Patrick Amstutz), deux petits ouvrages de littérature secondaire portant sur Corinna Bille et son oeuvre. Le premier est une étude consacrée à "Théoda", premier roman de l'auteur, et le deuxième est un hommage collectif.
Signée Pierre-François Mettan, l'étude "Théoda de S. Corinna Bille" aborde l'oeuvre sous ses divers aspects. Une mise en contexte en constitue le début, avec entre autres les liens qui rattachent l'auteure valaisanne à Charles-Ferdinand Ramuz - ainsi que ce qui éloigne les deux écrivains, à savoir, pour Corinna Bille, le rejet de la "langue-geste" et du roman parlant typiques de Ramuz. Il y est également question de la manière dont Corinna Bille a exploité sa vie personnelle pour en tirer "Théoda" - sans parler, bien sûr, du fait divers qui en constitue le socle. En conclusion enfin, et c'est une partie fort instructive, l'auteur évoque d'autres oeuvres de l'auteur, entre autres "La Fraise noire", et met en évidence leurs liens avec "Théoda". Cet ouvrage pourra paraître un peu théorique au lecteur qui n'a pas lu "Théoda"; mais il saura aussi l'inciter à s'y plonger. Et il sera fort utile à toute personne désireuse d'approfondir sa lecture du premier roman de Corinna Bille.
Généraliste, le petit livre "Cippe à Corinna Bille, un recueil d'hommages" se caractérise par la diversité de voix et des regards portés sur l'écrivain: trente-cinq auteurs et quinze artistes y ont contribué, sous les formes les plus diverses. Leurs profils sont en effet variables: chercheurs, artistes, personnes ayant côtoyé l'écrivain, poètes, témoins, personnalités politiques même (avec la députée Géraldine Savary). Le lecteur relèvera ici, par exemple, le témoignage de l'écrivain Blaise Hofmann qui, en sa qualité d'enseignant, a abordé "Théoda" en cours avec des lycéens. Ou le portrait de femme que Florence Heiniger, journaliste littéraire, brosse du personnage de Théoda. Certains textes pointent des aspects de la vie de l'auteur, par exemple la contribution de Gilberte Favre, biographe, qui rappelle que Corinna Bille reste fort populaire au Liban. Enfin, les contributions artistiques constituent un intéressant contrepoint visuel au propos. Au terme de sa lecture, le lecteur aura ainsi eu l'impression de parcourir une mosaïque recréant un portrait vivant et détaillé de l'écrivaine valaisanne.
Pierre-François Mettan, Théoda de S. Corinna Bille, Gollion, InFolio/Le Cippe, 2012.
Collectif, Cippe à Corinna Bille, un recueil d'hommages, Gollion, InFolio/Le Cippe, 2012.
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