Notes de lectures, notes de musique, notes sur l'air du temps qui passe. Bienvenue.
La notion de "PAL" (ou "pile à lire") est sans doute une des constantes de
la blogosphère du livre. La mienne étant plutôt envahissante, j'ai décidé, par le présent billet, de dire quelques mots sur sa genèse, sa croissance et sa situation actuelle - que j'ai établie il
y a moins d'une heure, enfin,après avoir toléré une certaine anarchie. Amis lectrices et lecteurs, je vous invite donc à une balade qui a commencé dans les années 1990, alors que je vivais encore
chez mes parents...
... j'y avais une chambre à moi, avec un bout de bibliothèque, comme beaucoup d'enfants et de jeunes de ma génération. Comme tout le monde, je posais mes nouvelles acquisitions l'une derrière l'autre dans une bibliothèque, en ayant le souci esthétique de regrouper les livres d'une même collection. Lus, pas lus? Je pensais pouvoir m'en sortir facilement: un livre lu, même léger, ça marque un lecteur. Ainsi se constituèrent un petit groupe avec les livres du Masque (dos jaune! Agatha Christie first!), du Livre de Poche (l'un des premiers livres fut "La machine infernale" de Jean Cocteau; un autre fut "Papa Poule" de Daniel Goldenberg - kot kot!) ou de Folio (ah! "Mon Oncle Oswald", relu dix et douze fois!). Mes finances m'obligeaient alors à taper dans des collections de poche usagées, d'occasion. C'est ainsi que j'ai découvert, avec délices, des auteurs tels que Paul Guth (et son "Naïf") ou Henri de Montherlant.
Longtemps, les acquisitions et les lectures ont été assez égales, d'autant plus que j'ai lancé une opération de vente de livres d'occasion dans les années 1990, rameutant même mes collègues d'université. Mais au fond, si l'on fait des études, c'est aussi pour avoir, à terme, un revenu qui permet de s'offrir une bibliothèque de belle apparence, au métrage plus conséquent...
... il est vrai que chez mes parents, les livres étaient étalés un peu partout, en deux couches horizontales, ou alors les uns par-dessus les autres. Pas idéal... et pas pratique non plus pour le lecteur.
C'est qu'à un moment donné, dans les années 1990, je me suis dit que je devrais "mettre à part" les livres à lire, ceux-ci ayant tendance à se perdre dans la bibliothèque visuellement agréable que je m'étais constituée peu à peu. C'est ainsi que se fonda ma pile à lire, sur une table de nuit constituée d'un bête carton, puis d'un coin de bureau. Des titres? Je vous mets ça pêle-même: les deux volumes des mémoires de Margaret Thatcher (en deux tomes - j'ai lu le tome 1 en 2002, le tome 2 est toujours sur ma pile à lire), les aventures de Tristram Shandy, "Service de presse" d'Angelo Rinaldi. Ces livres, je les cite parce qu'ils restent toujours à lire... ils constituent donc le groupe des membres fondateurs de ma pile à lire.
Celle-ci a pris de l'ampleur; en 2003, j'acquis trois tables gigognes qui auraient dû faire l'affaire - mais alors, déjà, elles étaient un peu limites. Elles m'ont cependant servi, quitte à effrayer les visiteurs: dès lors, je savais que j'avais d'un côté les livres à lire et, de l'autre, ceux que j'avais lus. Pratique, hiérarchique... en sachant que les hiérarchies de lecture dépendent de critères rationnels et affectifs pas toujours faciles à expliquer en deux mots. Gros avantage du dispositif de la pile à lire? Cela permet de structure les lectures...
Et en primeur, je suis en mesure de vous donner à présent quelques chiffres concernant ma pile à lire. Agée d'une quinzaine d'années, celle-ci compte à présent 489 livres à lire (ça y est, j'ai un chiffre, gosh!), d'épaisseurs diverses, selon le comptage que je viens d'effectuer. Ceux-ci sont répartis en neuf piles verticales disposées à la façon de Manhattan, auxquelles j'ai unilatéralement, aujourd'hui, décidé de donner des prénoms de femmes, de manière purement aléatoire, en suivant l'ordre alphabétique:
1. Ariane
2. Brigitte
3. Corinne
4. Danielle
5. Ernestine
6. Françoise
7. Ghislaine
8. Henriette
9. Irène
Géographie, logistique: gérer une pile à lire, se souvenir de l'histoire de chacun des ingrédients (savoir précisément comment un livre y est arrivé, par exemple), c'est un sport. Et vous, comment avez-vous démarré votre pile à lire? A-t-elle un petit nom, ou plusieurs? Quels sont les titres de ses "livres fondateurs", qui attendent une lecture depuis un nombre vénérable d'années? Certains d'entre ces livres sont-ils encore présents dans votre pile à lire? En un ou en plusieurs lieux de votre logis, comment gérez-vous votre pile à lire? A vous d'en parler sur vos blogs, amis lectrices et lecteurs compulsifs, si le coeur vous en dit!!