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Notes de lectures, notes de musique, notes sur l'air du temps qui passe. Bienvenue.

Dimanche poétique 192: Philippe Desportes

Idée de Celsmoon.

Avec: Abeille, Alex, Amos, Anjelica, Ankya, Azilis, Bénédicte, Bookworm, Cagire, Caro[line], Chrestomanci, Chrys, Edelwe, Emma, Esmeraldae, Ferocias, Fleur, George, Herisson08, Hilde, Katell, L'or des chambres, La plume et la page, Lystig, Maggie, Mango, Marie, MyrtilleD, Saphoo, Séverine, Tinusia, Violette, Yueyin

 

Fantaisie

 

D'où vient qu'un beau soleil, qui luit nouvellement,

Soit à tous favorable, et à moy si contraire?

Il m'esbloüit la veuë au lieu qu'il leur éclaire,

Il échaufe les coeurs, et me va consumant.

 

L'autre Soleil du Ciel n'offense aucunement

Les lieux qui sont privez de sa flamme ordinaire:

mais ce lointain Soleil me cuit plus vivement,

Quand loin de ses rayons je languis solitaire.

 

Je t'accuse, Nature, et me plains justement:

Car, puis qu'il me devoit porter tant de nuisance,

Attizant en mon coeur un feu si véhément,

Que n'as-tu pour mon bien retardé sa naissance?

 

Toutesfois ni nostre âge heureux par sa presence,

Ne pouvoit sans mon mal voir ses yeux clairement,

Je prens tout consolé ma mort en patience:

Qui meurt pour le public meurt honorablement.

 

Philippe Desportes, Les Amours d'Hippolyte, dans Poètes du XVIe siècle, Paris, Gallimard/La Pléiade, 1953/1991, éd. Albert-Marie Schmidt.

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D
De Desportes, je garde en mémoire cette splendide anacoluthe : « Le temps léger s'enfuit sans m'en apercevoir. »
D
... Un superbe raccourci!