Idée de Celsmoon.
Avec: Abeille, Alex, Amos, Anjelica, Ankya, Azilis, Bénédicte, Bookworm, Cagire, Caro[line], Chrestomanci, Chrys, Edelwe, Emma, Esmeraldae, Ferocias, Fleur, George, Herisson08, Hilde, Katell, L'or des chambres, La plume et la page, Lystig, Maggie, Mango, Marie, MyrtilleD, Saphoo, Séverine, Tinusia, Violette, Yueyin
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Dans les temps à venir qui croirait mes poèmes,
S'ils pouvaient contenir tes mérites très hauts?
Mais Dieu sait que, cachant presque tout de toi-même
Et de tes qualités, ce ne sont que tombeaux!
La beauté de tes yeux si je pouvais décrire,
En vers neufs et nombreux tes grâces dénombrer,
De ces célestes traits l'avenir pourrait dire:
"Mensonge! Oncques visages humain n'en fut touché!"
On mépriserait donc mes papiers jaunes d'âge
Comme vieux radoteurs sans foi; l'on donnerait
Ce qui n'est que ton dû pour poétique rage,
Ou pour le mètre enflé d'un antique sonnet:
Mais qu'un enfant de toi vive encore en ce temps;
Par mes vers et par lui tu vivrais doublement.
William Shakespeare (1564-1616), Sonnets, Paris, Gallimard/La Pléiade, 1959. Traduction de Jean Fruzier.