Notes de lectures, notes de musique, notes sur l'air du temps qui passe. Bienvenue.
Par Daniel Fattore
Lu par Anne Sophie, Elodie G., Mélusine, Mylou.
Le site de Julien Fonck, préfacier. Celui de l'éditeur.
Pour reprendre les mots de son préfacier Julien Fonck, le poète suisse Pascal Scheidegger se mue, l'espace d'un recueil de poésies à la couverture noire, en "scruteur de scrutin" qui s'interroge sur une époque, la nôtre, d'une manière volontiers engagée. Diplômé de la HEV (Haute Ecole de la Vie), l'auteur dépeint ces aspects sombres et dérangeants de notre temps.
A chaque poème son sujet! L'auteur laisse éclater sa colère, par exemple au terme d'un poème consacré à une démocratie creuse, "Lobby": "Démocratie! Je suis en pétard!" D'une manière générale, les mots sont forts, efficaces et sans masques, ce qui fait claquer les vers libres du recueil. Des vers à la ponctuation rare, comme pour ne pas arrêter le flux des pensées, des mots. Les points d'exclamation n'en prennent que plus de poids.
Les impasses et les révoltes existentielles se succèdent donc: difficulté à s'exprimer librement (intéressant soulignement du titre du poème "Libertaire", dernier poème du recueil, rappelant que dans "Libertaire", il y a "taire"), bruit et stress, presse manipulatrice, vacuité des élections. Il part de choses vues en Suisse, d'impressions...
Le lecteur en ressort secoué, peut-être plombé par les accents lucides voire pessimistes des 19 poèmes. Il sera en tout cas frappé par une plume aux accents libertaires livrés cash, brut de décoffrage - industriels, urbains en somme. Comme le sont d'ailleurs les illustrations du recueil, vivement colorées, où domine souvent un rouge violent.
Pascal Scheidegger, 19 poèmes industriels, World Crisis Crew, 2013.
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