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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 21:29

Pélerin Jeune

Lu par Aifelle, Antigone, Caroline Doudet, Cryssilda, Eirenamg, Eloradana, Emily Costecalde, Emma, Eva, Fanny, Fanny (Anything Is Possible), Frogzine, Géraldine, Joëlle, Karline, Kassyna, Laurie, Lili, Lily, Lionel Clément, Lou, Marion, Mylène, Noukette, Sophie, Sylire.

Le blog de l'auteure, le site de l'éditeur.

Défi Premier roman.

 

A priori, "(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire" apparait comme une lecture d'été, avec son verre d'Aperol Spritz sur la couverture. Pourtant, force est de constater que le premier roman de Stéphanie Pélerin, connue des blogueurs sous le nom de Stephie, est de ceux qui réchauffent le coeur, même en novembre, en réinterprétant certains fondamentaux de la chick lit.

 

Passons rapidement sur le fait que le personnage principal s'appelle Ivana, ce qui ne manquera pas, vu l'actualité, de rappeler une certaine Ivana Trump, mannequin, qui maria Donald Trump en deuxièmes noces en 1977. Et allons au vif du sujet...

 

Tout s'ouvre sur la rupture dont Ivana est la victime - elle va en baver, c'est sûr. La romancière crée un contraste entre une Ivana aimante, du moins en apparence, et un gars qui décide de jouer franc jeu et de la larguer plutôt que de se prêter au jeu des caresses. Un départ abrupt! D'une manière qu'on a peut-être déjà vue dans d'autres romans du même genre, l'auteure ménage ainsi une voie libre à son personnage: tout est prêt pour la quête d'un prince plus charmant que le précédent. On notera qu'à l'échelle d'une oeuvre, la romancière a peut-être voulu montrer qu'elle aussi entend se débarrasser de toute entrave indésirable afin de développer sa propre pratique littéraire: arrière, les vieux démons!

 

Ivana, ai-je dit. Et même Ivana Trump. A l'instar d'un mannequin, même si c'est à une tout autre échelle, le personnage créé par l'auteure de "(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire" est soucieux de son corps. Elle se considère comme banale physiquement, mais se montre fière de sa poitrine. Son léger surpoids fait penser, sans le côté obsessionnel, à Bridget Jones; là aussi, Ivana se prend en main et participe à des réunions Weight Watchers où elle se sent valorisée et qui lui profitent: l'auteure observe avec bienveillance ce processus de perte de poids qui marie émulation, douceur et détermination.

 

Presque jeune? Immanquablement, on pense là aux "Tribulations de Tiffany Trott" d'Isabel Wolff, relatant les déboires d'une trentenaire qui recherche dans l'urgence l'homme de sa vie et se retrouve obligée de composer. Certes, l'écrivaine de "(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire" n'installe pas un caractère d'urgence dans la quête du prince charmant, mais elle s'affranchit de bonne grâce du passage obligé de cette quête: les petites annonces - cette fois-ci sur Internet. On est moderne, que Diable!

 

Corollaire de cette figure imposée: la galerie de portraits de gars peu fréquentables, immatures, souvent désireux d'un coup d'un soir seulement, sous des dehors honorables voire sympathiques. Il y a de quoi sourire en découvrant ces bougres, l'un après l'autre. Et de quoi réfléchir, puisque l'auteure montre aussi les limites de ce système où, plutôt que de se connaître et de s'apprécier, on se note avec des étoiles.

 

Enfin, s'il faut composer avec certains éléments du passé du nouveau prince charmant, la mise en scène d'un personnage qui a déjà un peu de vécu, Ivana en l'occurrence, mais aussi celui qui sera l'élu de son coeur (un homme âgé déjà, qui a une fille majeure, mais là j'en dis déjà trop...), impose un rapprochement entre des gens certes moins brillants, mais plus mûrs et qui ont la tête sur les épaules. Il est permis de se demander si, aujourd'hui plus que jamais, c'est ce que les femmes recherchent...

 

"(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire" revisite donc les figures imposées du genre de la chick lit. De manière atypique, il est écrit à la troisième personne du singulier, ce qui n'est pas forcément habituel dans le genre de la chick lit (on l'a vu dans "Toutes les rousses ne sont pas des sorcières", un roman sentimental faussement léger de Valérie Bonnier), ce qui installe une certaine distance, empreinte de gravité, entre le personnage et le lecteur. Cette impression est cependant effacée par une écriture soignée mais légère, où claque plus d'une formule vivace et adroite, gage d'un roman plein d'esprit.

 

Stéphanie Pélerin, (Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire, Paris, Mazarine, 2016.

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