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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 19:07

hebergeur imageLu dans le cadre des défis Vivent nos régions!, Nouvelles et Rentrée littéraire.

Le site de l'éditeur: Mon Village.

 

C'est du sur-mesure: avec "Pour quelques stations de métro", Gilles de Montmollin offre un recueil de trente-trois nouvelles conçues, par leur brièveté, pour être lues dans les transports publics, entre deux stations. Le métro renvoie certes à une imagerie de métropole, mais il faut se souvenir qu'il y a aussi un métro à Lausanne. Et qu'à défaut, tout est conçu, ici, pour séduire le lecteur qui aime bouquiner dans les transports publics.

 

hebergeur imageIl y a l'objet lui-même, d'abord, tel qu'on le découvre: les nouvelles n'excèdent jamais cinq pages de format A6, écrites assez gros - une taille de caractères qui garantit une lecture confortable, y compris en déplacement, avec un éclairage qui peut être aléatoire. Le format et le poids du livre en font un compagnon de déplacement idéal: il est plus petit qu'une liseuse et, si ça se trouve, il est plus léger. Enfin, sa couverture sombre est discrète est idéale pour un lecteur qui ne souhaite pas trop attirer les regards des curieux.

 

hebergeur imageVenons-en au texte, à présent... le lecteur coutumier de Gilles de Montmollin doit accepter que pour une fois, l'auteur ne place plus la navigation et l'Histoire au coeur de ses récits - même si quelques nouvelles exploitent le créneau des bateaux, en particulier "Force 12", dont le vocabulaire précis permet au lecteur de se croire à bord d'une embarcation en perdition. Là où l'on retrouve bien l'auteur, en revanche, c'est dans l'omniprésence des "femmes un peu trop jolies" - pour reprendre les mots même qu'a eus l'auteur à leur propos dans "La Passagère de Stingray". Ca commence dès la première nouvelle, "Chasteté": "La fille est plutôt grande. Jolie sous ses cheveux bruns noués en chignon négligé. Genre bobo: blouson de cuir, foulard, jeans serré, bottines à talons. Nos regards se croisent." De moi, vous n'en saurez pas plus...

 

hebergeur imageLa brièveté impose à l'auteur un art consommé de l'ébauche qui fait mouche, et force est de constater que l'exercice est réussi: il n'y a rien de trop, et chaque élément mentionné concourt à donner corps - et un soupçon de chair - à l'histoire. Aimerait-on par exemple être dans la voiture citée dans "Un père responsable"? Un véhicule, un comportement, des enfants complices, et l'on comprend le caractère parfaitement antithétique du titre.

 

Quelques constantes, cependant: l'auteur aime mettre un verre d'alcool entre les mains de ses personnages, allant jusqu'à citer les marques et les appellations afin de situer un rang social. Il fait de même avec les voitures, moyen de transport utilisé comme marqueur social: en gros, ça va de la Renault 5 à la Ferrari, et ça pose tout de suite son personnage. Il est à noter que l'automobile est très présente dans ce recueil, ce qui peut paraître paradoxal pour un livre destiné à être lu dans les transports publics. Vu les situations parfois périlleuses que l'auteur dépeint, cependant, le voyageur qui lit ces nouvelles à bord d'un train ou d'un métro ne manquera pas de se dire, par contraste, qu'avec les transports publics, au moins, il est plus en sécurité que dans une automobile...

 

Nouvelles à chute heureuse ou doucement cruelle, tableaux d'ambiances mélancoliques ou optimistes, moments sensuels ou réfléchis placés sous le triple signe de l'amour, des valeurs (la nouvelle "Les vraies valeurs" a été remarquée par le jury du concours de nouvelles organisé en 2012 par l'Association vaudoise des écrivains) et de la mort: portés par une plume aisée et fluide, amatrice de phrases courtes et efficaces, qui assume pleinement sa suissitude et même sa "lausannéité", les trente-trois petits textes de "Pour quelques stations de métro" se dévorent facilement, et pourraient constituer un sujet de conversation sympathique si tout le monde, un jour, se mettait à le lire dans les transports publics des villes romandes. Pour un peu, on sauterait même dans un trolleybus juste pour goûter une nouvelle de plus.

 

Gilles de Montmollin, Pour quelques stations de métro, Sainte-Croix, Mon Village, 2013.

 

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