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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 19:40

hebergeur imageC'est carrément à un bilan que Livrement Acr0 invite les aficionados du Défi des Mille... elle a en effet achevé plusieurs multilogies, dont elle rend compte de manière synthétique ici:

 

http://livrement.wordpress.com/2012/12/30/cloture-du-defi-des-1000-version-2012/

 

Merci pour ces participations - et d'une manière générale, merci à toutes celles et à tous ceux qui ont choisi de se lancer dans des lectures de longue haleine dans le cadre de ce défi.

 

Il y aura des nouvelles des défis bientôt...

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 21:08

hebergeur imageScience-fiction et autobiographie, lu dans le cadre des défis Rentrée littéraire 2012 et Littérature suisse.

 

Tutoyer Dieu, devenir une femme, planer dans le cosmos, voyager dans le temps, devenir tout sec: quels défis! C'est pour relever un autre défi de taille que Jacques Guyonnet a écrit son dernier opus, "Une semaine bien remplie": rédiger son autobiographie sans ennuyer. L'histoire de la vie de l'auteur est enchâssée de façon originale dans un roman aventureux qui mêle Stendhal (il est sous-titré "De l'Amour") et la science-fiction. Le personnage de Jack des Ombres s'y retrouve aux prises avec un éditeur sans scrupule qui va exiger de lui qu'il écrive un roman "bankable". Ce qui va obliger le personnage principal, alter ego de l'auteur, à puiser dans sa propre existence.

 

Cette double articulation du propos se traduit formellement par une structure non moins double où les chapitres biographiques alternent avec les chapitres d'aventures fantastiques. Une construction régulière qui rend très claire la lecture de ce dernier opus de l'écrivain genevois, en dépit de la complexité des sujets abordés et des péripéties relatées. Les amateurs d'anecdotes, en particulier, découvriront quelques épisodes méconnus de la vie culturelle genevoise et européenne d'après-guerre, où se côtoient des personnalités honnies ou révérées, telles que Roger Vuataz, Pierre Boulez, Guillaume Chenevière. Cela, sans oublier, bien sûr, la défunte épouse de l'auteur. Ni les setters irlandais de la maisonnée. 

 

Le titre, "Une semaine bien remplie", est tout un programme. Le lecteur comprend vite qu'il se retrouve face à une métaphore des premières pages de la Genèse, relatant la création du monde: le personnage principal va avoir six jours de défis devant lui, et aura le droit de se reposer le septième, enfin. Reste que les épreuves seront plus proches des travaux d'Hercule que de la création du monde, même si la force bêtement virile ne suffira pas pour en venir à bout.

 

L'incipit, quant à lui, est tout un programme: "Je déteste les éditeurs". Première conviction affirmée par l'auteur, qui va en développer plus d'une tout au long du récit, réservant les plus virulentes de ses rognes à l'argent, aux banquiers ou à certains philosophes. Cette première phrase dit qui parle... et indique d'emblée qui sera le méchant, à savoir le patron d'une maison d'édition parisienne dont la raison sociale est à peine déguisée. Celui-ci agit par le biais de son âme damnée, Flavienne Le Tantal la bien nommée: elle suscite le désir sans jamais permettre qu'on l'assouvisse, en particulier à travers un leitmotiv affolant (un sémantomorphème, comme le dit l'auteur, qui n'a pas peur des mots qui font peur) qui va traverser tout le roman: une petite jupe en cuir noire.

 

D'autres leitmotive traversent le récit, créant des jeux d'échos. Il y a par exemple celui de la mer - que l'auteur, né sous le signe des poissons ascendant poissons, affectionne particulièrement. Ainsi la possibilité de diriger un orchestre est-elle pour lui "un accès à la mer", ce qui lui fait défaut en Suisse. L'accès à la mer, l'auteur va aussi le trouver en qualité de plongeur - et bien sûr dans le cadre de la première épreuve qui lui sera assignée, du côté de Gibraltar. La chute est également une image récurrente, que ce soit selon l'idée de "tomber dans la lumière" qui a décidé de la vocation du futur musicien ou lorsque le personnage de Jack des Ombres revient sur Terre après une épreuve sidérale. Un retour sur Terre qui n'est pas sans rappeler le début des "Versets sataniques" de Salman Rushdie... 

 

Empruntant aux classiques de la science-fiction autant qu'à ceux la musique (l'ouverture de "Manfred" pour arrêter les eaux de la mer, l'adagietto de la cinquième symphonie de Mahler, etc.), les aventures vont plonger les habitués de l'auteur dans un univers familier où l'humour ne saurait manquer. Ils se sentiront à l'aise dans un roman qui, s'il compte au nombre des plus copieux de l'auteur, s'avère moins labyrinthique que "Le douzième évangile", donc peut-être plus accessible. A ce titre, et malgré les nombreuses références aux précédents romans de l'écrivain (en particulier la récurrence de personnages féminins tels qu'Oriane Park, revenue en droite ligne de "On a volé le Big Bang"), "Une semaine bien remplie" est une bonne porte d'entrée dans l'univers de l'auteur - et, vu la nature autobiographique de ce roman et les convictions qui y sont amplement exposées, une excellente manière de faire plus ample connaissance avec lui.

 

Jacques Guyonnet, Une semaine bien remplie, Genève, Margelle, 2012.

Le site de l'éditeur, pour commande: http://www.margelle.org.

Photo: antiphonaire médiéval, Messe des Morts. Jacques Guyonnet (qu'on se rassure, ce n'est pas l'édition originale de "Une semaine bien remplie"!).

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 21:05

hebergeur imageLe "Domaine de la Soléïade", vin de Vacqueyras AOC, a obtenu une disctinction d'argent aux "Féminalises". Cette appellation mérite d'être signalée pour des vins qui, à en croire la bouteille que j'ai dégustée, sont tout à fait dignes d'être appréciés. Côté goût, en effet, le producteur (Vignerons de caractère, au sens large) ne prend pas de risque... et a donc tout bon.

 

C'est à Mulhouse que j'ai dégusté pour la première fois avec attention une appellation Vacqueyras. Je m'en suis trouvé fort aise: il y avait de la viande pour accompagner, et une bonne compagnie, dans un établissement jeune et design sobrement nommé "MG". C'est pourquoi j'ai décidé d'essayer quelque chose de semblable, dans une ambiance plus tranquille que celle d'un bistrot. Chance: la Coop, célèbre supermarché suisse, a tout ce qu'il faut. Certes, ce n'est pas le même producteur, mais c'est un breuvage comparable.

 

Qu'en est-il, alors? Titrant à 13,5%, le Vacqueyras "Domaine de la Soléïade 2009" (grenache et syrah) se profile comme le compagnon de tous les instants, parfait pour un plat de pâtes, suffisamment costaud pour des viandes. L'ayant dégusté, je garde avant tout de ce vin rouge une impression de fraîcheur épatante, presque de légèreté, qui émane sans doute des terroirs d'où est né ce vin: après tout, on est sur les rives du Rhône. Cette fraîcheur spécifique se traduit par des arômes métalliques, pour ne pas dire ferrugineux.

 

Le dégustateur aimera ici la teinte bien sombre du vin, ombrée d'une nuance rubis qui n'ôte rien au côté profond du breuvage. Au goût, il y trouvera immanquablement des notes épicées (mais qui pourraient l'être davantage) qui rappellent des fruits rouges aussi sombres que les mûres. Autant dire qu'entre fraîcheur et sous-bois, le Vacqueyras "Domaine de la Soléïade" trouve un bon équilibre. Il mérite un petit détour!

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 17:47

hebergeur imageL'hiver 2012/2013 se montre mollachu, avec des températures printanières, n'est-ce pas? Dès lors, pourquoi ne pas rêver à l'été au coeur de la saison dite froide? C'est ce à quoi nous invitent les éditions Cousu Mouche, qui ont publié dernièrement le deuxième roman de Fred Bocquet, "La Ricarde". La couverture (signée Jay Louvion, studio Casagrande) dit tout: il sera question de camping tout au long des 241 pages de ce livre.

 

Quel en est le propos? C'est l'histoire d'un marchand de chaussures qui gagne une roulotte et fait l'expérience du caravaning dans un camping hanté par des fonctionnaires de l'Education nationale.

 

Le titre est bien trouvé: son côté ricanant et criard annonce un ouvrage qui fera sourire d'une manière particulière, et sa sonorité évoque immanquablement un apéritif anisé rafraîchissant et fameux. Sans compter qu'il existe réellement des hôtels nommés "La Ricarde" dans le sud de la France, lieu où se déroule l'action de ce roman. C'est un signal: il y a une proportion assumée de vécu dans ce livre aux chapitres courts, qui se présentent comme autant de scènes de vie observées avec un sens du détail qui fait mal plutôt que comme un récit doté d'une intrigue solide. Le chapitre consacré au passage du narrateur aux toilettes, en particulier, est à la fois douloureux et hilarant...

 

Sans passer par la figure stylistique ennuyeuse de la description, l'auteur donne à voir un personnage de beauf moyen dans le plus pur style du Michel Blanc des "Bronzés". Mais cette approche superficielle ne saurait satisfaire un lecteur exigeant. Dès lors, elle le laisse parler de ses expériences passées et vécues, sans jamais le juger - au lecteur de se faire une idée! Il en apprend pas mal sur sa famille, sur sa femme ukrainienne indifférente qui finit par le larguer, sur son refus (tellement contemporain!) de s'engager et, en particulier, de tomber vraiment amoureux. Cela, sans parler de son attrait quasi monomaniaque pour les chaussures: l'auteur dépeint à merveille la déformation professionnelle d'un personnage attentif à ce que chacune et chacun porte à ses pieds. Ainsi naît un monsieur avec un relief véritable, crédible et cohérent, certes pitoyable, mais auquel il est permis de s'attacher. 

 

Le narrateur est confronté à une bande de vieux profs - sont-ils vraiment meilleurs que le narrateur, d'ailleurs? Face à un narrateur qui parle vrai et baigne le récit de son (omni)présence, ils paraissent un peu vite ébauchés. Le lecteur va goûter les impairs du narrateur, ce Bernard Gautier sans H (comme s'il lui manquait quelque chose...) qu'on finit par surnommer BG (comme Bras Gauche): pétanque, conversations. Le rateau lamentable qu'il se ramasse avec la fille au piercing dans le nombril est emblématique de son incapacité à s'intégrer et à s'imposer. Réciproquement, l'idylle qui se dessine avec Camille paraît dès le départ vouée à l'échec: elle est trop gentille mais avec des limites, lui ne s'investit guère et se montre goujat, ce qu'elle tolère jusqu'à un certain point (assez éloigné d'ailleurs, je l'ai trouvée quand même très, très patiente) parce qu'il s'intéresse à d'autres chimères. Femme quelconque, Camille renvoie-t-elle à Gautier le reflet de sa propre médiocrité? Le lecteur peut en avoir l'impression: elle s'avère commune, flasque, platement gentille. Son nom lui-même, à la fois masculin et féminin, peut être vu comme un signe d'indécision molle.

 

Certes, ce roman est celui de l'impossibilité d'un homme de s'intégrer à un groupe clos - en l'espèce, celui d'un camping peuplé d'habitués. Quelques épisodes montrent que derrière les sourires et les apéros partagés, ça ne passe pas - et c'est Camille qui, dans un sursaut de volonté, finira par traiter BG de "pauvre type" au terme d'une coucherie foireuse, résumant en deux mots ce que tout le monde pense sans doute dans le camping de la Ricarde. L'auteur renonce toutefois à relater des épisodes de clash paroxystiques ou d'échanges de point de vue houleux entre des fonctionnaires et un collaborateur du privé. On eût été en droit de l'attendre, et cela eût été facile, ne serait-ce que pour pimenter le récit. Cela dit, l'éviction sans éclat de Bernard Gautier a quelque chose de cruel qui donne à penser que le choix fait par l'auteur d'éviter tout clash est tout à fait pertinent.

 

Enfin, cet ouvrage édité en Suisse par une auteure vivant à Genève vise aussi un lectorat français, qui ne se sentira probablement pas dépaysé - à l'exception d'un ou deux helvétismes qui traînent, comme le verbe "cocoler" (paradoxalement prononcé par le très Français Bernard Gautier sans H...). A cheval sur la frontière franco-suisse, l'auteur saura interpeller, avec un tel roman, au moins deux nations... Un roman à réserver pour les prochaines vacances? Sans doute! A savourer pastis en main? Certainement!

 

Fred Bocquet, La Ricarde, Genève/Fribourg, Cousu Mouche/Faim de Siècle, 2012.


Lu dans le cadre du défi Littérature suisse.

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 18:00

hebergeur image

hebergeur imageA l'heure où ce billet paraît, je suis en train d'égrener des notes de chants de Noël au clavier de l'orgue de l'église de Morlon (photo) - la messe de minuit y est anticipée de quelques heures. C'est donc de là que, de tout coeur, je vous souhaite, amies visiteuses et amis visiteurs de ce blog, une belle et sainte fête de Noël. Beaucoup de bonheur en ces jours de fête, à vous et à celles et ceux qui vous sont chers.

 

Source de l'autre image ici.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 21:22

hebergeur imageLu par Decipherium, Mélusine.

Lu dans le cadre du défi Thrillers.

 

Ce n'est pas tous les jours que l'on trouve entre ses mains un roman qui nous fait rire aux éclats à plus d'une reprise. Tel est pourtant l'effet que m'a fait "Les Parasites artificiels", un roman de Gordon Zola, dont la couverture rappelle l'affiche d'un film intitulé "Le Parrain". J'ai eu le bonheur de rencontrer son auteur à Saint-Etienne, à deux reprises: l'an dernier puis cette année. C'est justement en octobre dernier que j'ai craqué pour ce roman, important puisqu'il exploite les démêlés judiciaires des éditions du Léopard Masqué et de Moulinsart SA, société qui gère l'héritage d'Hergé.

 

Un démarrage classique

Tout commence de manière classique, avec l'épisode "chaud" de la mise à mort d'un couple de libraires de province par un assassin mystérieux (de même, "Les talons hauts rapprochent les filles du ciel" d'Olivier Gay raconte la mise à mort d'une jolie fille par un assassin mystérieux...). Plus loin, l'auteur dessine la silhouette d'un tueur particulièrement habile et, en parallèle, laisse patauger ses personnages policiers principaux: Guillaume Suitaume et Purdey Prune.

 

Ce roman entremêle plusieurs formes d'écriture, et c'est l'une de ses forces puisqu'un rythme varié en résulte: le lecteur va se trouver baladé entre la narration stricte de l'intrigue, des coupures de presse citées in extenso et des extraits du journal de Gordon Zola. Ces derniers sont un effet habile de l'auteur, qui mixe ainsi sans vergogne la réalité et le monde de son roman. Il y avait un peu de ça dans la trilogie "Le Vent du soir" (tomes 1, 2, 3 à découvrir sur ce blog) de Jean d'Ormesson, mais ce n'était pas aussi clairement assumé... puisque Gordon Zola, auteur, se donne un véritable rôle dans "Les Parasites artificiels".

 

On est là pour rigoler

Cela dit, le lecteur est quand même là pour se marrer, et l'auteur se révèle à la hauteur du défi. C'est surtout dans le jeu de mots qu'il excelle: ceux-ci déboulent en cascade, tantôt potaches, tirés par les cheveux ou franchement cotons ("Et pour le Biterrois, la bite est reine", ose ainsi l'écrivain, p. 74). Le calembour, parfois très subtil, est la règle pour les noms des personnages, et le lecteur le découvre dès le départ avec la mise à mort de Georges Profonde - comme un arrière-goût de Watergate... Certains personnages sont nommés d'après des figures connues: on trouve ainsi un certain Nécro Douèle, dont le nom rappelle étrangement celui de Nick Rodwell, gérant de l'héritage d'Hergé (dans le livre, le nom de sa société, Lotus Marin, a d'ailleurs de quoi séduire les amateurs de Scrabble!), ou Gaspard Pakap, dont le nom évoque, pour tout tintinophile averti, celui de Rascar Capac. Cela, sans oublier un certain Pierre Soupline (également prénommé Paul, le roman a ses incohérences...), blogueur connu et biographe d'Hergé.

 

Quid du ton général du roman? J'ai eu, en le lisant, l'impression que l'auteur a voulu marier Louis-Ferdinand Céline et San-Antonio. Cela donne une prose riche en invectives et en points d'exclamation, ce qui donne une impression de lenteur par moments. Côté San-Antonio, l'auteur récupère une astuce intéressante: les interventions de l'écrivain pour souligner la valeur supposée de certains gags. Ces interventions sont écrites en italique et ajoutent fort à propos une voix supplémentaire au roman, qui devient une polyphonie un peu folle.

 

Sur un fond de vérité

Derrière ces esbroufes humoristiques, il y a quelques vérités. Certaines sont un peu anecdotiques: le paysage des librairies de la rue Daguerre est par exemple bien dépeint: la librairie des éditions du Léopard Masqué est bien là (je confirme, j'ai passé une nuit à côté, en 2009, à l'hôtel Daguerre Montparnasse) et se trouve en face d'une autre librairie spécialisée dans la bande dessinée, que l'auteur travestit en librairie qui ne vend que de "bons" livres de "grande" littérature. Je ne serais pas étonné qu'il y ait là un clin d'oeil à usage interne entre voisins. Ailleurs, on pourra gloser sur les approximations liées à la représentation de la Suisse: pas sûr, par exemple, que la Fedpol intervienne en premier lieu en cas d'assassinat à Genève, la police étant avant tout une affaire cantonale en Suisse.

 

De manière plus importante, l'auteur rapporte au fil des pages, sous la forme d'un journal aux allusions plus ou moins transparentes, ses démêlés avec la maison Moulinsart SA au sujet d'un autre fleuron de sa maison d'édition: les aventures de Saint-Tin et de son ami Lou (dont j'avais évoqué ici même un épisode, "La Lotus bleue"). Là-dessous, c'est le droit à la parodie qui est interrogé... donnant un sens à la devise de l'éditeur: "Quand ce qui prête à rire donne à penser". 

 

L'amateur chevronné de polars pourra être déçu par la fin, qui laisse quelques questions en suspens et répond à d'autres de manière un peu trop facile. Mais il ne pourra nier qu'il aura bien rigolé. Dès le départ, cependant, le deal est clair pour le lecteur: un peu comme dans un San-Antonio (mais le côté graveleux en moins), l'intrigue policière sert de prétexte à déconner, à rigoler, et à jouer avec les mots sur le mode burlesque. Le résultat est savoureux...

 

Gordon Zola, Les Parasites artificiels, Paris, Le Léopard masqué, 2011.

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 22:11

hebergeur imageLu dans le cadre du défi des nouvelles de Lune.

La nouvelle entière, signée Fred Bocquet, est ici.

 

Une vie humaine, c'est un certain nombre de virages importants, que vous ou moi négocions sur la base d'un destin qui nous dépasse. Et si cette vision était celle qui, par image, sous-tend la nouvelle "Le grappin m'a choisi" de Fred Bocquet? Au-delà d'une lecture littérale qui donne à ce texte une allure finalement acratopège, de nombreux indices laissent entendre que c'est à cette lumière métaphorique que cette nouvelle donne au lecteur sa pleine résonance.

 

Pour faire court, je rappelle la trame de ce court récit: celui-ci relate les vicissitudes d'une peluche à l'effigie de Ratatouille (le rat des studios Disney), depuis le moment où il est sorti d'un de ces automates de foire, dotés d'un grappin, pour attraper une peluche ou un joujou.

 

Le lecteur curieux sait que ce genre d'automate est déjà apparu dans "Les drapeaux sont éteints" (2004) d'Olivier Mathieu: dans son extrême misère, et en des pages très émouvantes (chapitre 18), le personnage de Robert Pioche, double de l'auteur, utilise son tout dernier euro pour y puiser une peluche pour sa fille, qu'il sait qu'il ne reverra plus. 

 

Sur le même motif, l'auteur de "Le grappin m'a choisi" joue une tout autre partition. Cette partition, c'est celle de la vie d'une peluche, métaphore d'une vie humaine. La construction du récit guide le lecteur dans cette direction: elle souligne les épisodes de la vie hors automate de la peluche comme des tranches aussi distinctes que les pages de certaines existences. L'animal appartient ainsi tour à tour à une tante, puis à une enfant, puis à un chien, comme un humain appartient en quelque sorte à ses indentités ou à ses employeurs successifs.

 

Il est possible de lire là une décadence dans la hiérarchie des référents (un adulte en pleine possession de ses moyens, puis un enfant qui ne parle et ne pense guère, puis un animal qui n'a pas grand-chose d'humain), écho du vieillissement de l'animal en peluche. Cela, d'autant plus que l'auteur cloisonne ces épisodes: d'une part, la peluche (qui parle et est donc dotée par l'auteur d'un certain sens de la réflexion) ne revient guère sur son passé. D'autre part, les parents de la fillette interdisent à celle-ci de toucher à la peluche à partir du moment où celle-ci échoit au chien Molosse, empêchant tout retour en arrière.

 

L'idée de la peluche de Ratatouille comme métaphore d'un destin humain est d'emblée suggérée par l'incipit et par le premier paragraphe de la nouvelle. La première phrase, "Avant, j'étais peinard.", renvoie à la relative tranquillité de l'embryon humain dans le ventre de sa mère. Impression renforcée par l'atmosphère rassurante qui règne autour de la peluche, laissée tranquille au milieu de ses semblables dans un automate qui la dépasse. Cet automate, et en particulier le grappin, fait donc figure d'image du destin, présenté comme une chiquenaude initiale à laquelle vous ne pouvez rien, qui décide de votre existence et de toutes ses vicissitudes: mise au placard, soumission à tel ou tel maître, heurs et malheurs.

 

Et puis, une vie humaine, c'est tout sauf une carrière de star de dessin animé! En mettant en scène une peluche à l'effigie d'une figure de cinéma en se proposant de la déglinguer, l'auteur sait ce qu'elle fait: détruire l'icône. Un geste d'autant plus fort que ladite icône émane de l'officine de Walt Disney, dont tous les personnages sont beaux, même le Bossu de Notre-Dame. Croirait-on encore à Ratatouille s'il avait dès le départ un oeil en moins, une queue qui se déglingue, une oreille qui ne tient qu'à un fil, comme cela apparaît en fin de nouvelle? Certes non (de même qu'on ne croirait pas à la beauté de Roméo s'il avait eu quatre incisives manquantes et un grand trou noir au milieu - à ce sujet, je vous renvoie à certaines pages magistrales de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen). Et à ce titre, l'auteur finit le travai des studios de Walt Disney en le désenchantant. 

 

En écho, l'auteur place sous les pattes du chien une poupée Barbie en bout de course, Cendrillon fichue en l'air, pour que le chemin soit clairement balisé... Cette désacralisation systématique, en particulier celle de Ratatouille, n'est que l'image de la déchéance de n'importe quel être humain, attaqué par l'outrage irréparable et conjugué des ans et des influences extérieures. Et lorsque la gamine, ancienne propriétaire du doudou, veut jouer avec le Ratatouille dont le chien hérite et qu'on lui interdit de le faire parce que c'est sale, elle renvoie n'importe quel lecteur à son propre regard sur les vieilles choses et, plus grave, les personnes âgées: sont-elles vraiment justes bonnes pour les chiens?

 

Enfin, on pourrait gloser longuement sur l'idée qu'une existence humaine peut être illustrée par les vicissitudes d'une peluche représentant un rat de cinéma: sacrée leçon de modestie! 

 

"Le grappin m'a choisi" est donc une nouvelle qui paraîtra innocente au lecteur distrait, qui y trouvera, au mieux, un style parfaitement en phase avec le propos, recréant de manière cohérente, mine de rien, la voix et les états d'âme d'une peluche. Mais il suffit de trouver en cette nouvelle une métaphore des plus humaines pour en comprendre les plus terribles implications. Sous des airs discrets, presque enfantins, l'auteur de "Le grappin m'a choisi" s'avère donc être une fable terrible et implacable, capable de faire entrer en une incroyable résonance des éléments simples et innocents a priori.  

 

Fred Bocquet, Le grappin m'a choisi, à découvrir en ligne sur Cousu Mouche.

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 20:51

Tagué par Lystig, taguée par Philisine!

Je tague à mon tour A Girl From Earth, Cécile, Cynthia, George Sand, Giny 59, Mélusine, Princesse 101.

 

Ca faisait longtemps! Il s'agit d'un tag très personnel qui consiste à répondre à vingt questions ayant trait aux livres et à votre personne... à vous de jouer!

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1) Es-tu un acheteur compulsif de livres?

Plus comme autrefois: il y a les partenariats et les services de presse qui nourrissent mes lectures, de même que mon activité de chroniqueur littéraire occasionnel à "La Liberté".

 

2) À quelle fréquence achètes-tu tes livres?

Je ne saurais le dire, mais il y a quelques étapes incontournables: la Fête du Livre de Saint-Étienne et les voyages en France en général. Sinon, l'occasion fait le larron.

 

3) As-tu une librairie favorite?

Je garde une tendresse particulière pour la librairie Quartier Latin de Saint-Étienne, qui m'a trouvé un bout de table pour dédicacer "Le Noeud de l'intrigue" à la Fête du Livre 2012. Pour moi, c'est un rêve qui s'est réalisé, également avec la complicité de l'écrivain Marius Daniel Popescu. Amitié également pour la librairie "La Rumeur" de Romont, qui organise des dictées, et pour la librairie des Belles Images à Guéret.

 

4) Fais-tu tes achats livresques seul ou accompagné?

Plutôt seul, je suis assez du genre à traîner dans les rayons, ma liste à lire à la main, et à courir dans tous les sens.

 

5) Librairie ou achats sur le net?

Librairie, même s'il m'est arrivé d'acheter sur Amazon. Je réserve ce type d'achat aux ouvrages peu évidents à trouver en librairie: petits éditeurs, ouvrages confidentiels, etc.

 

6) Vers quels types de livres te tournes-tu en premier?

Romans, polars, essais, histoire, politique. Et les livres sterling, bien sûr (voir questions 11 et 19).

 

7) Préfères-tu les livres d’occasion, neufs, ou les deux?

J'ai beaucoup tapé dans l'occasion au temps de mes études. A présent, plutôt neuf; mais j'ai parfois envie de revenir à l'occasion, rien que pour le plaisir étrange de parler de vieux trucs oubliés sur ce blog, au lieu de coller à l'actu: René Fallet, Paul Guth, Jean-Edern Hallier, etc.

 

8) Qu’aimes-tu dans le shopping livresque?

Le livresque délivre. Et l'ivresse des livres. Et le fait de choper des livres. Et d'être l'ivre après avoir trop chopé.

 

9) Te fixes-tu une limite d’achats par mois?

Non. La société impose bien assez de limites sans ça.

 

10) A combien s’élève ta wish-list?

Un carnet plein (format A6) et un deuxième en route. Cela doit représenter quelques dizaines, voire une ou deux centaines de titres. En français, on parle de liste à lire (LAL)...

 

11) Cite trois livres que tu veux TOUT DE SUITE!

La livre tournois, la livre parisis, la livre sterling... par ici la monnaie!

 

12) Précommandes-tu tes livres?

Il m'est arrivé de commander en librairie. Actuellement, j'ai une commande en suspens, portant sur "Ailleurs si j'y suis", premier roman d'Antoine Laurain, paru aux éditions du Passage. La première commande que j'ai passée devait être sur "Les Mots" de Jean-Paul Sartre. C'était en 1988, je crois.

 

13) Pourquoi un tel pseudo/nom de blog?

Simple latinisation de mon nom de famille, à l'ancienne. J'avais développé ce concept au lycée, lorsque j'avais besoin de noms de personnages pour bricoler mes dissertations et commentaires composés (parfois rédigés sous forme de dialogues, où apparaissait aussi un énigmatique Fattorovitch). Quant aux initiales DF, c'est une manière discrète de signer mes commentaires sur vos blogs.

 

14) Parle-nous de ton prof préféré.

Peut-être celui qui a rédigé une thèse sur André Malraux, et qui m'a donné le goût de l'analyse littéraire. Ou celui qui a ramené sa bibliothèque en classe en invitant les élèves à taper dedans: il m'a donné le virus de la lecture, pour lequel je ne connais pas de vaccin qui puisse agir sur moi.hebergeur image

 

15) Quel est ton endroit préféré au monde?

Il y en a tellement... chez moi pour la famille, à Saint-Étienne pour les bouquins, chez Gibert Joseph à Paris (source de la photo) pour le plaisir touristico-vaniteux d'acheter des livres parisiens à Saint-Germain-des-Prés, à Guéret pour le calme et les dictées, à Saint-Pierre-de-Clages pour la petite arvine et les dictées aussi, au restaurant panoramique tournant du Concorde de Québec (source de la photo) pour la vue, le wapiti et le piano d'Andrée Boudreau... liste non exhaustive. 

 

16) Parle-nous de ton premier concert!

Je n'ai pas encore eu le cancer, Dieu merci, je touche du bois, j'espère que le premier ne viendra jamais... Quoi, un concert!? Excusez-moi, j'avais mal compris... Sérieusement, ce devait être un concert du Corps de musique de la ville de Bulle, au temps de Jean-Louis Castella. Ou alors une audition de piano, à l'époque où je suivais des leçons (et étais donc amené à broyer de l'ivoire sur scène une fois par an).

 

17) Un endroit que tu aimerais visiter?

Euh, la fête du livre de Brive-la-Gaillarde, en qualité d'auteur invité au départ de Paris, avec voyage à bord du train des écrivains...

 

18) Parle-nous de quelque chose qui te rend complètement fou en ce moment!

Star James. Je n'approfondis pas, ça va me rendre complètement fou.

 

19) Si tu pouvais posséder instantanément quelque chose, rien qu’en claquant des doigts, ce serait quoi?

Des livres Gallimard et des livres sterling, ça pourrait bien aller ensemble. Les livres sterling permettant d'acheter aussi des livres d'autres éditeurs... Ah - et surtout, beaucoup de temps pour apprécier tout ça. Et pour écrire des livres, aussi.

 

20) Qui tagues-tu?

Voir tout en haut du tag.

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 06:00

Idée de Celsmoon.

Avec: Abeille, Alex, Amos, Anjelica, AnkyaAzilis, BénédicteBookwormCagire, Caro[line]Chrestomanci, ChrysEdelwe, EmmaEsmeraldae, Ferocias, Fleur, George, Hambre, Herisson08, Hilde, Katell, L'or des chambres, La plume et la page, Lystig, Maggie, Mango, Marie, MyrtilleD, Saphoo, Schlabaya, Séverine, Sophie57, Tinusia, Violette, Yueyin, Zik

 

Où sont les perles douces larmes

Où sont les roses la couche opulente?

Le jeu de la séduction et des faveurs?

La pompe se fana le parfum se gâta.

L'expiation: un voeu strict de silence -

Germinal .. l'aube la plus matinale

Gemme secrète floraison chaste

Une lumière froide un souffle âpre.

 

Stefan George (1868-1933), L'Etoile de l'alliance, Paris, Le Fleuve et l'Echo/La Différence, 2005, traduction de Ludwig Lehnen.

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 21:06

hebergeur imageNouvelle, lu par Goliath, Mag.

Lu dans le cadre du défi des nouvelles de Lune.

 

Dans "Sukuma et le boucher Armani", nouvelle de Barbara Souffir, le lecteur attentif relève sans peine que tout le ramène à l'oeil, à tous les étages. Cette nouvelle a été publiée par les défuntes éditions Filàplomb, et force est de constater que son auteur sait tenir un fil rouge, l'habiller et en tirer une histoire démentielle, vigoureuse mais - et c'est le principal - crédible, donc accrocheuse. Aussi est-il intéressant, pour approcher cette nouvelle qui se passe dans un bar de quartier, de considérer le thème de l'oeil comme un fil d'Ariane. 

 

Fonctionnement d'un fil rouge

Sur un texte aussi court (22 toutes petites pages), on comprend que tout se joue à l'incipit - précisément, ici, au premier paragraphe, qui fait trois petites lignes: "Il était là, le mec. J'en croyais pas mes yeux. Accoudé au comptoir, avec son costard trois pièces et sa petite mallette." La description, ici, est exclusivement visuelle. L'évocation des yeux du narrateur met déjà le lecteur sur la piste, indiquant que l'oeil, en tant qu'organe, va avoir un rôle prépondérant à jouer dans toute la nouvelle: il y en aura au moins un d'énucléé, et ça, ça suffit pour faire une nouvelle saignante et qui arrache, si j'ose ainsi dire.

 

Cela se précise avec la statuette ethnique "Sukuma", qui n'a qu'un seul oeil et est présentée comme moche. Son oeil unique peut laisser penser au lecteur francophone que l'objet a "le mauvais oeil"; suggérée de manière subliminale, l'expression n'apparaît jamais dans le texte; au lecteur d'y penser. Ce regard cyclopéen en préfigure au moins un autre, bien réel celui-ci.

 

Côté personnages, le bar est entre autres peuplé par Françoise, une vieille qui a la vue faible. L'auteur insiste sur ses lunettes à quadruple foyer, ce qui n'est pas rien. Ceux-ci cachent un regard; c'est lorsqu'il apparaît, à la faveur d'une chute desdits besicles, que tout se noue. Les lunettes de Françoise font écho à celles du Boucher Armani (ah, on arrive à ce personnage essentiel!). Celles-ci sont noires. Le lecteur comprend que ce personnage est le seul dont on ne voit vraiment pas les yeux, ce qui le désigne comme celui dont il faut se méfier: il regarde, mais on ne le voit pas regarder.

 

Les yeux et leur contexte

L'auteur ne se contente pas des lunettes pour désigner le Boucher Armani comme l'élément suspect du récit. Il y a aussi son look (donc son apparence visuelle): une mystérieuse mallette et un costume trois pièces, alors que tout le monde dans le bar porte des vêtements plus décontractés. Et puis, il doit être le seul à boire de l'eau minérale - les autres personnages étant plutôt copains avec l'alcool.

 

L'évocation de la télévision du bar elle-même est parfaitement visuelle, en ce sens que le son en est coupé. Abdel supplée à cette lacune par ses paroles, qui se réfèrent, une fois de plus, à quelque chose de visuel. Quelques dialogues viennent amener un élément auditif, quitte à ce que ça ne soit pas totalement raccord: le narrateur, par exemple, entend un murmure qui ne lui est pas adressé (le Boucher Armani parle à Françoise), alors que ça devrait être discret.

 

La nouvelle atteint un paroxysme lorsque la patronne débarque avec son fusil. Le visuel persiste, notamment avec l'insistance sur le fait que la patronne a l'oeil dans la lunette de visée; le lecteur ne comprendra qu'à la fin du récit ce qui fait bouger ladite patronne - une maîtresse femme, ce que l'auteur illustre très bien aussi. En complément, l'auteur amène d'autres éléments pour nourrir son sommet, en particulier l'urine (le narrateur se compisse de peur, ce qui suggère des images as très visuelles) et l'impossibilité, pour ledit narrateur, de prier sérieusement: manifestement, on a affaire à un athée qui a appris la religion dans sa jeunesse mais a tout oublié et se retrouve dépourvu au moment fatal. Au contraire d'Abdel, qui répète "Allah Ouakbar" sans relâche, de façon naturelle. 

 

Il y a donc plein de notations et d'effets de réel dans ce texte, et c'est ainsi que l'auteur crée un décor; mais elle sait aussi suivre un fil rouge précise, celui de l'oeil en l'occurrence, sans dévier. Cette nouvelle est parfaitement en phase avec une époque, la nôtre, où le visuel domine dans la vraie vie (nous regardons nos écrans, la télévision...). Au lecteur de retrouver cette constante visuelle tout au long d'un texte relativement dense, écrit dans un langage soigné dont le style est familier, et placé sous le patronage de Paul Valéry. Une nouvelle recommandable, à lire lorsqu'on prend les transports publics: la longueur est parfaite, le volume prend peu de place, le sujet est prenant et l'histoire est, on l'a compris, construite de manière optimale.

 

Barbara Souffir, Sukuma et le boucher Armani, Paris, Filàplomb, 2007.

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