Avec: Abeille, Alex, Amos, Anjelica, Ankya, Armande, Azilis, Bénédicte, Bookworm, Cagire, Caro[line], Celsmoon, Chrestomanci, Chrys, Claudia, Edelwe, Emma, Emmyne, Esmeraldae, Ferocias, Fleur, George, Hambre, Herisson08, Hilde, Julien, Katell, L'or des chambres, La plume et la page, Lystig, Maggie, Mango, Marie, Mariel, MyrtilleD, Naolou, Restling, Roseau, Saphoo, Schlabaya, Séverine, Soie, Sophie57, Tinusia, Violette, Yueyin, Zik
Le vieux marin breton de tabac prit sa prise
snob un peu sur les bords des bords fondamentaux
sur l'antique bahut il choisit sa cerise
il chantait tout de même oui mais il chantait faux
Souvenez-vous amis de ces îles de Frise
qui clochard devenant jetait ses oripeaux
un frère même bas est la part indécise
lorsque pour nous distraire y plantions nos tréteaux
Le poète inspiré n'est point un polyglotte
gratter le parchemin deviendra sa marotte
le chemin vicinal se nourrit de crottin
L'Amérique du Sud séduit les équivoques
on transporte et le marbre et débris et défroques
le Beaune et le Chianti sont-ils le même vin?
Raymond Queneau (1903-1976), Cent mille milliards de poèmes, Paris, Gallimard, 1961.
Particularité de ce poème: il est généré à partir d'une base constituée de 10 séquences de 14 vers, permettant de composer 10 puissance 14 poèmes différents, soit cent mille milliards. C'est énorme, de quoi nourrir de nombreux dimanches poétiques - bel exemple de littérature potentielle et de poésie combinatoire. Publié chez Gallimard, le recueil permet de feuilleter isolément les vers afin de créer des poèmes sur papier.
Un site Internet génère les sonnets à la volée, de manière aléatoire. Alors, à vous de jouer aux "Cent mille milliards de poèmes": http://x42.com/active/queneau.html