Décembre, mois des fêtes sans fin... cela commence à la Saint-Nicolas,
ça se poursuit à l'Immaculée conception, et la suite, tout le monde connaît. Tout cela m'a amené à réfléchir à une manière intéressante d'avoir davantage de vacances et de jours de congé dans
l'année: pourquoi ne pas faire revivre les fêtes chrétiennes oubliées, les patronales et autres événements disparus sur l'autel de l'économie ou d'une obsolescence trop vite décrétée?
Un constat, d'abord: en Suisse, le nombre de jours de congé liés au religieux et aux traditions locales varie fortement d'un canton à l'autre, le Tessin étant le canton qui en a le plus et
Berne étant celui qui en a le moins. Lequel est le canton protestant? Gagné: c'est Berne, évidemment. Faute de Sainte Vierge au sens catholique du terme, les Bernois doivent se passer d'Immaculée
conception... et d'Assomption, le 15 août. Sans compter d'autres éléments tels que la Fête-Dieu. Et rien d'autre ne vient compenser... pas même une journée pour la foire aux oignons, en
novembre.
Or, sachant que tout un chacun apprécie la qualité de vie que peut apporter un jour de congé supplémentaire, pourquoi ne pas aller puiser dans le calendrier des congés à agencer? Premier exemple
qui me vient à l'esprit: la chandeleur. Qu'on donne un jour libre aux gens afin qu'ils puissent manger des crêpes... et les partager entre amis, en souvenir de la présentation du Christ au
Temple. Et la vie du Christ est émaillée d'événements dignes d'être fêtés: pourquoi pas un grand congé accordé à tout le secteur de la vente en souvenir des Marchands du Temple, fort justement
enguirlandés?
Une autre approche peut s'avérer fort productive: le calendrier des saints. Par rapport à ceux-ci, une idée serait d'offrir un jour de congé le jour de la patronale de la paroisse du lieu
d'habitation et/ou de travail. Basique: cela permet aux croyants d'assister à la messe, et aux autres de se reposer - l'un n'empêchant évidemment pas l'autre. Une autre approche peut consister à
déclarer non ouvrable le jour du saint patron de la profession qu'on exerce: la Saint Jérôme pour les traducteurs (nous l'avons f'êtée au bureau cette année!), la Saint Médard pour les
météorologues, la Saint Ignace pour les coiffeurs (facile... mais vrai?), etc. Et congé pour tous les freaks d'Internet et autres geeks le jour de la Saint Isidore, bien sûr! Enfin, les
entreprises pourraient, à titre de geste sympa, offrir un jour de congé aux collaborateurs le jour du saint qui porte leur prénom - éventuellement traduit, dans le cas de prénoms qui viennent de
loin ou pour lesquels il n'existe pas de saint du calendrier. Notez que dans le même ordre d'idée, je sais une entreprise qui offre une journée de congé pour l'anniversaire du collaborateur.
Comme cadeau, j'ai vu pire.
Etendre cela à d'autres religions, à d'autres approches même? Nous avons déjà de quoi réfléchir. Mais pourquoi ne pas décréter que le vendredi, jour férié pour l'islam sauf erreur, l'est pour
tous également? On m'accusera d'aller un peu loin dans le grand mélange indistinct; mais d'un autre côté, cela permettrait d'avoir de chouettes week-ends de trois jours. Et j'en connais qui, dans
la foulée, suggéreront que le lundi, jour de semaine honni, soit également revalorisé sous forme d'appendice au week-end... n'est-ce pas?
Photo: Flickr/KaRiNe_Fr