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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 10:54

Le rubisJ'ai terminé hier le roman "Le Rubis", de Marie-Pierre de Cossé Brisac... et tout au long de ma lecture, j'ai voulu vous en parler et ce, pour plusieurs raisons.

La première qui m'est venue à l'esprit est que l'ouvrage évoque la haute noblesse française, dans ses grandeurs et ses travers. "Le Rubis" démarre donc en plantant le décor et, comme souvent, en explorant le passé des personnages et, surtout, du château de Loisans - qui joue là-dedans un rôle essentiel, au moins autant que le rubis éponyme. Une fois de plus donc, on a, au début de sa lecture, l'image d'une noblesse qui s'accroche à son passé, qui le contemple longuement. Dans le genre, on peut penser au très ludique "Casimir mène la grande vie" de Jean d'Ormesson.

Et comme dans ce dernier roman, "Le Rubis" est également très ancré dans l'époque qu'il peint, à savoir la période comprise entre 1940 et 1946. Les Allemands n'y sont pas envahissants, quoiqu'occupants: une excellente chose. L'auteur semble mettre en scène une province relativement coupée de son temps, où les militaires occupants se contentent de faire des visites touristiques au château de temps à autre. D'autre part, l'auteur peint le portrait d'une classe sociale déclassée par la Révolution française, mais qui a gardé ses habitudes (ne pas "déroger", ne pas travailler donc!) et son art de vivre, se présente comme un cercle très fermé, mais dont les valeurs parlent encore au lectorat du XXIe siècle - en particulier les valeurs chrétiennes, par rapport auxquelles les personnages tendent à se situer tout au long d'un récit qui leur fait la part belle, entre plein mysticisme (Zélie) et pratique extérieure.

Et qu'en est-il du roman lui-même? L'auteur arbore fièrement sa particule; on peut donc concevoir que certains des éléments de ce récit ont été vécus. L'ouvrage est à cent lieues de toute tentative expérimentale ou novatrice. Au lecteur, il donne donc l'impression d'une valeur sûre, d'un roman dont l'ambition première reste de raconter une histoire, avec un soupçon de fantastique distillé par la présence récurrente d'un rubis auquel on prête des pouvoirs protecteurs. Une saine lecture donc... avec peu de surprises, mais beaucoup d'agrément quand même.

Marie-Pierre de Cossé Brissac, Le Rubis, Paris, De Fallois, 2005.  

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