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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 21:09

Chevalley CelluloseLu par Francis Richard.

Défi Premier roman.

Le site de l'éditeur.

 

Un livre sur papier. Un livre que l'on dévore. Deux idées qui prennent un sens particulier puisqu'il est question, dans "Cellulose", de personnages papyrophages - qui mangent du papier. Et d'un, en particulier, qui dévore tout un dossier au bureau où il est commis. Avec ce roman, le jeune écrivain romand Guy Chevalley, membre fondateur du collectif d'auteurs AJAR, fait entendre une voix très personnelle dans le domaine romand, faite d'impertinence et de fine caricature.

 

Tout s'installe avec une grande efficacité dès le premier chapitre, agencé comme une base de narration solide. Donc, le commis de bureau Morlan recherche un dossier, alerte tout l'étage, retrouve le dossier sur sa propre table de travail et le mange pour ne pas perdre la face. Et il fait porter le chapeau à son chef. De quoi lancer une bonne série de catastrophes.

 

L'auteur mène son récit avec un grand souci de la gradation qui fait que le lecteur, à chaque péripétie, se demande jusqu'où tout cela va aller. En contrepoint, l'environnement du docteur Chuques permet à l'auteur de donner libre cours à son sens de la caricature haute en couleur: très imbu de sa personne, le fameux médecin élève des poulets par passion, sa vie de couple est un peu hors norme.

 

Son beau-fils, van Driessche, n'est pas piqué des vers non plus. On adorera le voir gérer ses trois enfants en l'absence inexpliquée de sa femme: cela donne lieu à quelques scènes dont l'humour de situation est irrésistible.

 

Enfin, à travers la figure de Morlan, se pose une question présentée comme délicieusement post-moderne: "a-t-on le droit de ne pas avoir d'ambition"? Le personnage de Morlan se voit proposer des promotions mirobolantes, toutes nées de quiproquos, et qu'il rejette personnellement. S'exprimant à la première personne dans les chapitres où il intervient (alors que le roman est écrit à la troisième personne), Morlan s'avère excessif à sa manière, et aussi attachant: peut-on en vouloir à un bonhomme dont la seule aspiration dans la vie est de visionner en boucle les épisodes de "Magnum" en mangeant de la pizza quatre fromages?

 

Pour son premier roman, Guy Chevalley offre à son lectorat un ouvrage joliment drôle et caricatural, mené tambour battant, qui part d'une situation de bureau absurde pour brocarder les travers de quelques personnages. Une réussite savoureuse que le support du livre sur papier magnifie...

 

Guy Chevalley, Cellulose, Lausanne, Olivier Morattel Editeur, 2015.

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