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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 22:21

Santos ColombLu par Au détour d'un livre, Goliath, Leelys, Littérature maçonnique.

Défi Thrillers et polars.

 

Connaît-on vraiment Christophe Colomb? Il est généralement admis que ce Génois a découvert l'Amérique. Mais dans son roman "Codex 632: le secret de Christophe Colomb", l'auteur portugais José Rodrigues dos Santos fait exploser ces certitudes. Son roman prend la forme d'un vaste puzzle qui conduit le lecteur au Portugal, aux Etats-Unis, au Brésil et même en Israël. Cela, sur les pas d'un chercheur de notre époque, certes malin, mais placé face à un défi exigeant.

 

L'auteur s'est documenté sérieusement pour monter son intrigue, et avertit d'emblée le lecteur que tous les documents cités sont authentiques, y compris le Codex 632 cité dans le titre du livre. Il y dans les pages de "Codex 632: le secret de Christophe Colomb" quelque chose de Dan Brown, notamment avec les jeux de codes secrets qui rappellent "Le Symbole perdu", le côté bêtement jeu de piste scandaleux en moins. Et surtout, l'érudition de l'auteur fait penser à celle d'un Umberto Eco, et José Rodrigues Dos Santos revendique cette paternité en citant "Le Pendule de Foucault".

 

Les chapitres se suivent comme un captivant étalage d'érudition qui touche à tout: dès le début, l'auteur captive en expliquant la manière de lire les hiéroglyphes égyptiens. Plus loin, chaque chapitre explore une facette de la figure finalement mal connue de Christophe Colomb, et d'éclairer le temps des grandes découvertes et de la découverte des Amériques. Instructif? Certes, l'auteur fait preuve de beaux efforts pour vulgariser et intéresser, mais cela seul serait fort aride.

 

Dès lors, l'intrigue offre en contrepoint le parcours personnel du personnage principal, Tomás Noronha, professeur d'université, marié et père d'une fille atteinte de trisomie 21. Les émotions véhiculées par cet aspect du récit sont fortes. Elles font la place au mystère, aussi, par le biais d'une étudiante un peu trop facile nommée Lena. Cela donne à Tomás Noronha un côté humain, peut-être insuffisant: souvent, le lecteur conserve l'impression que ces aspects humains ne font que servir de trait d'union au coeur du récit: l'exploration de la vie mystérieuse de Christophe Colomb.

 

Cette exploration adopte toutefois le ton juste pour accrocher le lecteur: elle fait appel à une écriture qui intrigue et interpelle, promettant de dévoiler des mystères historiques. Promesse tenue de bout en bout, même s'il faut se rappeler que lorsqu'un romancier s'attaque à une thématique historique obscure, il privilégiera l'hypothèse qui lui paraît la plus porteuse (mais pas forcément la plus vraisemblable). Et si les origines génoises de Christophe Colomb sont parfois sujettes à caution, force est de constater que "Codex 632: le secret de Christophe Colomb" explore à fond une thèse pas forcément majoritaire, mais ô combien romanesque.

 

L'auteur fait donc voyager ses lecteurs entre les temps modernes et l'époque contemporaine. Son roman a les accents d'un thriller et sait se faire ésotérique à l'occasion, sans laisser personne sur le bord de la route. Et si l'exploration des dessous de l'histoire a de quoi passionner, l'écriture fluide de l'auteur facilite encore la lecture de ce roman.

 

José Rodrigues dos Santos, Codex 632: le secret de Christophe Colomb, Paris, Hervé Chopin, 2015. Traduit de l'anglais par Cindy Kapen.

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