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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 20:09

partage photo gratuitLu par Alex, Céline72, Gambadou, Jostein, Keisha, Laurent Bayart, Leo, L'Irrégulière, Luxiotte, Oksambre,

Défi Rentrée littéraire 2014.

Le site de l'auteur et le site de l'éditeur, que je remercie pour l'envoi.

 

Les tribulations d'un écrivain, ses errements, ses doutes et hésitations, sa phobie de la page blanche... ce sont des thèmes classiques, pour ne pas dire rebattus, que l'écrivain lorrain Olivier Larizza agite dans son dernier ouvrage, "Le Best-seller de la rentrée littéraire". A la tête d'une oeuvre déjà considérable et ecléctique, l'auteur choisit l'humour pour décrypter, au-travers de quelques péripéties, la vie de l'écrivain d'aujourd'hui. Et c'est bien là le premier de ses mérites!

 

Le lecteur sera étonné par la forme choisie par l'auteur. Celle-ci se trouve en effet entre le roman et la nouvelle: certes, le personnage principal est toujours le même, mais les péripéties successives ont l'allure de nouvelles, parfaitement autonomes. Celles-ci sont cependant liées par des introductions de quelques lignes, suggérant l'aspect que l'auteur s'apprête à brocarder dans le chapitre suivant.

 

Nouvelle? Force est de constater que les épisodes ne brillent pas toujours par leur force narrative: il arrive plus d'une fois que le lecteur reste sur sa faim à la fin d'un épisode, ou s'impatiente face à certaines longueurs, telles que l'histoire complète de l'inventeur du "plateau" dans "Le petit marchand de prose".

 

Cela, d'autant plus que les idées de départ sont bonnes: on aimera par exemple l'utilisation d'une fable de La Fontaine comme leitmotiv pour décrire tel personnage du premier chapitre. Et puis, il y a l'humour, point fort de ce livre... c'est sa grande force.

 

Celui-ci tient certes aux situations, qui mettent à nu, avec le sourire, des situations que tous les écrivains ont sans doute vécues - on pense à la description d'un salon du livre, qui m'a rappelé la Fête du Livre de Saint-Etienne. L'angoisse de la page blanche, quant à elle, constitue un fil rouge annoncé dès le départ. Le lecteur se délectera par ailleurs à reconnaître les écrivains et les acteurs éditoriaux fameux qui se cachent derrière les faux noms et les faux nez: ils retrouveront des personnes comme Max Milo ou Gordon Zola, pour n'en citer que deux. Enfin, les jeux de mots sont omniprésents: les retournements de situation sont le plus souvent verbaux, ce qui est du meilleur comique. Tout commence par les titres des chapitres/nouvelles... Le tout dénote une connaissance approfondie des lettres d'hier d'aujourd'hui.

 

Enfin, l'auteur assume un tropisme alsacien en citant des lieux strasbourgeois. La présence du chef-lieu du Bas-Rhin est certes discrète, et ne s'impose jamais, laissant à l'ouvrage un parfum d'universalité, du moins à l'échelon francophone. Mais elle est suffisamment prégnante pour donner à ce livre un ancrage local - celui de l'auteur, citoyen de Strasbourg autant que de la Martinique, dont le narrateur du "Best-seller de la rentrée littéraire", Octave Carezza, fait figure d'alter ego, avec ses initiales et ses deux Z.

 

Le lecteur du "Best-seller de la rentrée littéraire" a donc en main un ouvrage qui hésite entre recueil de nouvelles et roman et fait figure de florilège de sketches sur les névroses de la littérature française d'aujourd'hui. Si la narration peut laisser insatisfait un lecteur exigeant, celui-ci sera comblé par les assauts d'humour dont l'auteur fait preuve. On s'amuse à chaque page, d'une manière à chaque fois différente, tantôt bien gauloise (la gaudriole est omniprésente), tantôt un brin anglaise, à la manière d'un certain Jeeves.

 

Olivier Larizza, Le Best-seller de la rentrée littéraire, Paris, Andersen, 2014.

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commentaires

A
Ton billet ne dit pas si tu as goûté ce genre d'humour.
D
J'ai apprécié l'humour, oh oui! Il rattrape largement la construction des histoires, à mon avis.
L
J'ai effectivement trouvé ça très drôle !
D
Pas triste, en effet!
Y
Bonjour Daniel, j'avoue avoir été déçu par ce livre à l'humour faible, une sorte de "déjà entendu" qui court quasiment tout le long du bouquin.
D
Ah - il y a du déjà vu dans l'humour, certes, mais j'ai trouvé que l'original était largement dominant...

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